CONFERENCE 2022

Conférence 2022

Ce samedi 08 octobre, après deux ans d’absence à cause du Covid, nous avons pu reprendre le cycle de nos conférences sur le deuil.

 

Il est un deuil qui est la plupart du temps totalement négligé par l’entourage et la famille, c’est celui des frères et sœurs. C’est une constante, les proches prennent en compte la douleur des parents, des enfants, de l’époux ou de l’épouse, mais très rarement celle des frères et sœurs. C’est tellement ancré dans la société que les frères et sœurs touchés par le deuil en viennent à nier et à taire leur propre peine. Ils mettent naturellement en place une autocensure de leur douleur et de leurs besoins pour ne pas accabler davantage leurs parents qui souffrent tant. Par crainte de déranger.


C’est bien souvent une souffrance niée et refoulée.


Lors de la perte d’un enfant, les parents accaparent la plupart du temps toute l’attention de leur entourage. Cela d’autant plus que les amis et les collègues accordent peu d’attention aux frères et sœurs avec qui ils ont peu de liens. Ils ne peuvent mesurer ce qu’ils vivent et l’impact qu’a sur eux la perte de l’être aimé. Tout cela renforce le sentiment de moindre légitimité à exprimer leur propre douleur. Pourtant la souffrance de la fratrie est toute aussi réelle et essentielle à entendre et à soutenir. Trop souvent dans l’ombre, les frères et sœurs peuvent être amenés à masquer la douleur de la perte qu’ils ressentent au fond d’eux-mêmes. Or nous savons combien il est important pour le processus de deuil de reconnaître et d’exprimer les émotions qui nous étreignent.


Il est parfois difficile de rivaliser avec un absent idéalisé.


L’émotion de tristesse peut être amplifiée par le sentiment d’être moins important aux yeux des parents que l’être décédé. Ceux-ci dans leur douleur peuvent idéaliser l’enfant perdu, ne garder en mémoire que ses qualités. La focalisation des parents sur l’enfant disparu s’inscrit naturellement dans le processus de deuil. Mais si elle s’accompagne de phrases radicales comme   « Après son départ, plus rien ne vaut d’être vécu, ma vie est finie, elle est partie avec lui », il peut être difficile pour les enfants vivants de rivaliser avec la sœur ou le frère absent.


Nous avons lors de nos conférences passées, accueilli des psychiatres, des mamans, un papa et un couple qui sont venus nous parler du deuil ou de leur vécu suite à la perte d’un enfant.


Pour cette 24e conférence, c’est un frère qui nous apporte son témoignage.


La fratrie de monsieur Paul Olivier Delannois comptait cinq enfants, trois garçons et deux filles et c’est le cadet Jean-Charles qui, en février 1994, décédait dans un accident de la route. Il était âgé de 24 ans. Nous tenons à remercier Monsieur Paul-Olivier Delannois qui a accepté, non pas en temps que bourgmestre de Tournai, mais en tant que frère, de venir parler de son ressenti et partager avec nous son vécu après le décès de Jean-Charles.